MUSÉE DE MONTMARTRE

Le musée de Montmartre est situé en haut de la butte au sein d’un ensemble de bâtiments qui comprend l’hôtel Demarne, la maison du Bel Air et l’appartement-atelier de Suzanne Valadon, Maurice Utrillo et André Utter.

Les jardins qui entourent ce havre de paix sont inspirés de certaines toiles d’Auguste Renoir qui vécût également au 12 rue Cortot – ils sont d’ailleurs baptisés “Jardins Renoir” et sont composés notamment d’arbres fruitiers et d’hortensias.

L’endroit accueille de nombreux artistes, tel que Raoul Dufy ou Paul Reverdy mais celle qui laisse une empreinte plus forte est Suzanne Valadon.

En 1912, Suzanne Valadon (1865-1938) s’installe avec son fils Maurice Utrillo (1883-1955) dans l’atelier du 12 rue Cortot. Peu après, son nouveau compagnon et ami de son fils, André Utter les rejoint. Ils vivent tous trois dans l’atelier jusqu’à la rupture amoureuse de Suzanne Valadon et d’André Utter, en 1926. Ils sont surnommés le “trio infernal” ou la “trinité maudite” à cause des frasques d’Utrillo et des violentes disputes entre les trois artistes.

Suzanne Valadon peint de tout ce qui l’entoure : nombreuses sont ses toiles prenant pour décor ce petit salon.

Maurice Utrillo souffre toute sa vie d’alcoolisme. Il traverse des périodes très tourmentées et doit être interné à plusieurs reprises. La fenêtre de sa chambre est grillagée afin de l’empêcher de jeter tout ce qui lui passe sous la main sur les passants.

Pour autant, ses nombreuses peintures des rues de la butte, vives et colorées, en font l’éternel amoureux de Montmartre.

Maurice Utrillo

Suzanne Valadon – Le jardin de la rue Cortot – 1928

L’atelier de Suzanne Valadon jouxte le petit appartement et bénéficie, comme tout atelier d’artiste parisien qui se respecte, de la lumière du nord. Il s’agit d’une reconstitution, basée sur les peintures et écrits de Suzanne Valadon.

Valadon et son fils déménageront avenue Junot en 1926 et Utter restera dans l’atelier de la rue Cortot jusqu’à sa mort en 1948.

André Utter est quant à lui originaire de Montmartre.

Les nombreuses peintures de chacun de ces trois artistes montrant les vues de l’atelier, du jardin, de la rue Cortot témoignent de ces années passées ensemble.

La maison du Bel Air

Les vignes de Montmartre se laissent admirer depuis la terrasse nord.

Les moulins ont fait la légende de Montmartre et ce n’est pas pour rien que le plus connu d’entre eux s’appelle le Moulin Rouge.

Parmi une trentaine de moulins situés dans les environs proches de Montmartre, une quinzaine est située sur les hauteurs de la butte. Au milieu du XIX° siècle, les moulins disparaissent à cause du développement industriel et de l’expansion urbaine. Seuls le Moulin Radet et le Blute-Fin seront préservés : ils sont réunis et agrémentés d’une guinguette et d’un bal dans les années 1870, et deviennent le bien connu Moulin de la Galette.

Paul Legrand – Le Blute-Fin – Vers 1890

Alfred Renaudin – La Butte Montmartre et l’emplacement de l’avenue Junot – 1910

Alfred Renaudin – Paris en 1899

En 1860, Montmartre est annexé à Paris. Le quartier connaît dès lors d’importants aménagements qui modifient considérablement son apparence. Le Maquis disparaît avec le percement de l’avenue Junot de 1909 à 1912.

Alfred Renaudin – L’Avenue Junot – Non daté

Une loi votée 23 juillet 1873 à l’Assemblée Nationale lance la construction de la basilique du Sacré-Coeur. Six ans de travaux sont nécessaires pour consolider le terrain fragilisé par les anciennes carrières de gypse de la butte. La première pierre est posée le 16 juin 1875 et la basilique est ouverte au culte en 1891. En 1900, la coupole est à peine achevée. L’église n’est consacrée qu’en 1919 et n’est achevée qu’en 1923.

Alphonse Quizet – Le Sacré-Coeur – Non daté

Max Jacob – Château des Brouillards – 1918

Montmartre est réputé pour ses cabarets, comme le Moulin Rouge, le Lapin Agile (déformation du Lapin à Gill – du nom du caricaturiste qui a peint l’enseigne du cabaret) et le Chat Noir.

Le Chat Noir est un cabaret artistique et musical d’avant-garde. Erik Satie et Claude Debussy y jouent et y composent. Les artistes s’y rencontrent et s’y lient. Les soirées sont souvent imprévisibles, mélangeant chansons, spectacles d’ombres chinoises et boniments.

Georges Redon – La Japonaise au lapin – 1895

Maurice Neumont – Le Théâtre du Chat Noir – 1895

Adolphe-Léon Willette –  Détail du Parce Domine, Parce Populo Tuo – 1884

Adolphe-Léon Willette – La Femme au chat – Vers 1882-1884

Fernand Andrey-Prévost – Détail de La Place Blanche – 1924

Le musée est absolument charmant et permet de mieux d’appréhender l’esprit libre qui souffle depuis toujours sur cette butte et de savourer le Montmartre d’aujourd’hui.

Musée de Montmartre – Jardins Renoir

Le 10 Mars 2023