LA MADELEINE

L’église Sainte Marie-Madeleine ressemble de l’extérieur à peine à une église et cela s’explique par une construction chaotique qui s’étend sur plus de quatre-vingt-dix années et par des destinations évoluant au gré des changements de régime politique.

La construction de l’imposant édifice qui se place aujourd’hui en miroir face à l’Assemblée Nationale est décrétée en 1752, en remplacement de l’ancienne église du faubourg de la Ville l’Evêque nouvellement annexé à Paris.

Les travaux s’arrêtent pendant la Révolution et sont repris sous Napoléon qui souhaite en faire un temple à la gloire des armées françaises. Les plans choisis sont ceux d’un temple néo-classique, puisqu’il s’agit de la restitution quasi-parfaite de l’Olympieion d’Athènes. En 1812, faute de fonds, les travaux cessent et Napoléon renonce au projet de temple à la gloire des armées françaises pour revenir à celui d’église.

En 1816, c’est le roi Louis XVIII qui souhaite modifier une fois encore la destination du bâtiment pour en faire une chapelle expiatoire à la mémoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette, mais celle-ci sera finalement construite à quelques centaines de mètres de la place de la Madeleine.

Le roi Louis-Philippe envisage un moment de faire du bâtiment une gare ferroviaire mais se ravise pour faire de la Madeleine une église.

L’église est enfin consacrée en 1845, mais sa naissance chaotique explique peut-être pourquoi l’église Sainte Marie-Madeleine n’est jamais appelée autrement que “La Madeleine” par les Parisiens, contrairement à tous les autres édifices religieux parisiens, dont le nom inclut toujours un “Saint”, une “Sainte” ou une “Notre-Dame”.

La fresque qui se situe au-dessus de l’autel est réalisée en 1837 par Jules Ziegler. Napoléon y apparaît d’ailleurs au centre.

Le grand orgue, monumental, qui date de 1846, est l’oeuvre d’Aristide Cavaillé-Coll.

Les funérailles de Frédéric Chopin, Jacques Offenbach, Gabriel Fauré, Joséphine Baker, Marlène Dietrich s’y sont déroulées.

L’édifice a triste mine de l’extérieur – il est en cours de rénovation – mais l’intérieur est réellement superbe en termes de proportions et de chromatique.

L’exposition éphémère de Benoît Dutour, “Larmes de Joie” qui se compose de 103 gouttes suspendues à 35 mètres de hauteur est absolument parfaite pour l’endroit.

Le 24 Février 2023