J’en aurai fait, des séances-photos improbables.
J’aurai été prise en photo sur un voilier, sur un bateau à moteur, sur une barque (on peut remercier le photographe qui sait également ramer), sur la mer (dans la mer aussi), sur la Seine, sur des ponts, sur un bar (oui oui, pas “dans un bar”), sur une voie ferrée désaffectée, sur des balcons, sur des toits d’immeuble.
Devant des cheminées, devant des pianos, assise sur des tables, dans des escaliers, dans beaucoup d’escaliers, j’adore les escaliers.
Habillée, très habillée, pas du tout habillée.
En tenue de French cancan, en robe XVIIIème.
Sous le soleil, sous la neige.
J’aurai navigué dans un nombre incalculable de parcs, dans un parc plein de rats (que j’ai de prime abord pris pour des lapins), dans un bus des années 30, dans un side-car et bien sûr dans la rue, dans les rues, dans toutes les rues (et même en plein milieu des Champs-Elysées, à minuter les feux tricolores pour ne pas mourir écrasée).
Tout ça de jour comme de nuit. A midi, à minuit, à 5 heures du matin. J’aurai fait des allers-retours de quelques heures à Deauville, à Trouville, à la Rochelle et à Courchevel avec un photographe assez fou pour m’y accompagner, quitte à rentrer en voiture à Paris à 2 heures du matin.
Il était donc logique d’ajouter à cette liste de lieux improbables un manège.
Les photos qui suivent étant censées illustrer un article sur le monde forain du film “Nightmare Alley”, j’avais donc jeté mon dévolu sur le manège du parc Monceau. Dieu soit loué, l’heure creuse m’a permis d’éviter toute connaissance.
On appréciera mon air perdu dû au regard hilare mais néanmoins complice des mamans qui elles, avaient une bonne raison d’être assises autour du manège. A chaque tour, elles faisaient coucou à leurs enfants – et à moi également. C’était très sympa. Même si je me demandais ce que je faisais là.
On appréciera également le lapin géant (on en revient aux lapins, décidément) sur lequel j’étais assise, qui fait – je trouve – tout de même un peu peur.
Cedric, resté à terre, faisait mine de ne pas me connaître (tout en me photographiant) et passait son temps à râler auprès des mamans présentes contre ces influenceuses qui font n’importe vraiment quoi. Il sait combien je déteste cette dénomination en ce qui me concerne.
Pour me donner une contenance, je m’essayais au salut de la reine d’Angleterre, sans succès.
Bref, un gros moment de solitude sur mon lapin-géant-qui-fait-peur.
Le 9 Juin 2023
