ÉDUCATION

Que fais-je ici ? Je lutte. A ma manière. Je lutte contre la vulgarité, contre l’autoritarisme. Je lutte pour l’élégance de cœur et d’esprit, pour la démocratie, pour un monde éclairé.

Vous vous direz que c’est un peu ambitieux, que c’est un peu prétentieux, et vous aurez probablement raison. Que voulez-vous, j’ai été élevée par une mère exigeante et libérale qui n’a cessé de me répéter que ce n’est pas parce qu’on a un con en face de soi qu’il faut être aussi con et qu’il faut toujours rester au-dessus de la mêlée.

Vous vous direz que l’élégance et la démocratie n’ont que peu de rapport. Je ne me suis jamais posé cette question. Dans mon petit cerveau, les connections ont vite été faites : l’élégance de cœur et d’esprit et la démocratie ne doivent tendre que vers une idée : se transcender. Comment se transcender ? En s’éduquant.

S’éduquer.

Aucun appareil d’État n’a intérêt à voir son peuple éduqué. Il n’y a aucun complotisme derrière cette phrase (je vous rappelle que je suis primairement spécialisée en droit administratif, droit constitutionnel et droit administratif des affaires – je connais bien cette thématique). Il faut être très intelligent pour monter un complot, et les gens intelligents sont extrêmement rares, mêmes dans les hautes sphères. L’immobilisme ambiant fait que les personnels dirigeants – petits et grands – n’ont aucun intérêt à combler le fossé qui les sépare de leurs administrés. Les personnes riches deviennent mécaniquement plus riches et être pauvre coûte mécaniquement très cher – ainsi va la vie moderne malheureusement. Deux mondes coexistent, ont toujours coexisté, coexisteront hélas probablement encore longtemps. L’histoire s’arrête à ça, il n’y a même pas besoin de brandir d’obscurs concepts complotistes.

S’éduquer.

Si je vous inflige de nombreuses publications sur des châteaux, des lieux historiques ou des musées, c’est parce que l’Histoire ne se répète pas forcément mais il faut avouer qu’elle bégaie souvent. Il y a toujours des leçons à tirer, au-delà de la beauté purement plastique des endroits que je visite et dont je rends compte ici. Je m’astreins à ne pas réagir à chaud sur l’actualité, car le recul, les recherches et la réflexion me semblent nécessaires avant d’écrire ici des textes qui resteront sur les Internets.

Si je vous inflige de nombreuses publications sur de vieux films, c’est parce que ce je m’astreins à les revoir afin de vérifier s’ils résonnent encore aujourd’hui et s’ils passent le test du temps qui passe.

Si j’évite de parler des films ou des séries du moment, c’est parce qu’une culture internationalisée à la Netflix me fait grandement peur. Cette plateforme (que j’utilise pourtant abondamment) me perturbe hautement car je me rends compte que – de Paris à New-York – nous regardons tous la même chose, et que c’est peut-être génial lorsqu’il s’agit de fictions pures mais que ça l’est moins lorsqu’il s’agit de documentaires ou de fictions basées sur la réalité. Netflix participe sans le vouloir à une normalisation des opinions et des sources fondant ces opinions, en romançant nécessairement les faits pour une population de spectateurs qui ne fera pas forcément ses recherches sur le sujet réel.

Bref.

Que fais-je ici ? Je lutte.

Je lutte pour moi, car ce site est ma bouffée d’air dans un milieu professionnel ultra-normé. C’est une façon de faire des recherches sur un thème donné, de m’éduquer et de vous écrire des choses que j’espère justes.

Je lutte pour mes enfants, car je ne sais pas dans quel monde ils sont jetés. J’essaye de travailler quotidiennement à la qualité de mes interactions avec eux, qu’ils aient 8, 12 ou 22 ans. En m’éduquant, je leur transmets, je leur raconte, je les éduque. Et ils m’éduquent aussi.

Je lutte pour nous, car je nourris toujours le ridicule espoir que si un texte – un seul – écrit de ma main peut éclairer une personne – une seule – sur un domaine quelconque, toute cette initiative digitale aura servi à quelque chose.

Je suis fatiguée.

Nous venons de traverser une pandémie, nous sommes au bord d’un conflit mondial, le second tour des élections présidentielles françaises 2022 a été une affreuse répétition de 2002 et 2017 et je ne suis plus trop certaine de la pertinence de ce que je vous propose ici.

On verra plus tard.

Je suis fatiguée.

Mais il me semble crucial, dans des circonstances aussi complexes, de chercher encore et toujours la transcendance.

Alors continuons.

30 Avril 2022

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