L’ENVERS DU DÉCOR – LIVRE 24

Lorsque je reçois des messages privés sur Instagram du type « vraiment très belle, vous êtes mannequin pour quelle marque ? », je ris, mon Dieu mais que je ris. Comment expliquer que j’ai 47 ans, que je fais un mètre deux les bras levés et que les séances-photos qui viennent accompagner les textes que je commets sont à la fois professionnelles (grâce à mon photographe) et artisanales (à cause de moi).

Ceci explique pourquoi je transporte dans un grand panier en osier 408 paires de chaussures et que porte deux jupes l’une sur l’autre en me demandant comment je vais réussir à me changer discrètement dans le parc de Bagatelle.

Ceci explique également pourquoi je marche cent fois dans les herbes hautes, et je tiens à dire que ça chatouille lorsque l’on est en short.

Ceci explique également pourquoi l’inévitable injonction « fais l’amour à la caméra » provoque la toute aussi inévitable réaction stupide de ma part.

Ceci explique également les envies de danse, qui arrivent sans prévenir.

Ceci explique enfin les grimaces, maintenant bien connues, de votre humble servante.

Parfois, les photos sont très réussies mais les autocollants apposés par terre à cause du Covid gâchent tout.

(Oui, il y en a absolument partout, et pour une fois, mon photographe a employé Photoshop sur les photos publiées pour les besoins de l’article « Le Patient Anglais ». Les rides sont acceptables, les autocollants ou les mégots qui trainent par terre, certainement pas).

22 Avril 2022