Peut-on défendre “Black Lives Matter” et acheter dans des enseignes de fast fashion ? Je ne crois pas.
Si l’on souhaite mettre en cohérence ses actes avec ses opinions, il me semble évident que toute personne s’insurgeant contre l’esclavagisme passé et le racisme systémique subséquent aux États-Unis, doit également s’insurger contre le néo-esclavagisme économique qui sous-tend les enseignes de fast fashion.
La mise en esclavage des noirs américains a fondé tout un système économique, celui des plantations du Sud des États-Unis. Le néo-esclavagisme de travailleurs peu payés et travaillant dans des conditions déplorables voire dangereuses fonde aujourd’hui tout le système économique de la fast fashion.
C’est parce que le travailleur – parfois un enfant – est payé une misère que le prix des produits de fast fashion est dérisoire. Et encore, ne perdez jamais de vue que la marge que se fait l’enseigne doit être non négligeable, sinon le système ne prospèrerait pas aussi bien depuis tant d’années.
Que faire ?
Acheter moins. Sortir de la boucle de la surconsommation. Pardon, je vais être un peu saignante, mais j’ai presque mal pour vous lorsque je croise dans la rue trois fois la même petite veste Zara dans la même journée. Et ça arrive souvent, croyez-moi.
Acheter autrement. Les alternatives sont multiples : qu’il s’agisse de pur vintage ou de vêtement d’occasion, vous offrez une seconde vie à un produit qui est déjà sur le marché. Vous n’êtes même pas obligées d’acheter, vous pouvez louer. Vous n’êtes même pas obligées de vous déplacer, il existe de très bonnes applications (par exemple Vestiaire Collective pour les achats, Ma Bonne Amie pour les locations).
Acheter consciemment. Regarder les étiquettes (et pas uniquement dans les enseignes de fast fashion). Rejeter ce qui est produit en Chine, au Vietnam, au Cambodge, en Inde ou au Bangladesh puisque l’on sait que ces pays bafouent les droits de l’homme et les droits des travailleurs avec.
Et au-delà de tout cela : de l’empathie. Qui aimerait voir son enfant travailler dans des conditions déplorables pour un salaire de misère ? Voilà, vous avez la réponse.
Je vais être honnête : j’ai une unique pièce qui provient de chez H&M. Repérée sur Vestiaire Collective, il s’agissait d’une collaboration Erdem x H&M et je l’ai regardée chaque jour pendant trois mois avant de l’acheter. Car l’étiquette mentionnait “Made in China”, parce que je culpabilisais. Personne n’est parfait, n’est-ce pas, mais à tout le moins pouvons-nous nous améliorer.
En attendant, laissez-moi vous présenter cet ensemble qui date du début des années 50, chiné chez Marcel et Jeannette aux Puces de Saint-Ouen.
25 Septembre 2020
Jupe vintage Dior chinée chez Marcel et Jeannette, au Marché aux Puces – Gilet vintage et bibi chiné chez Marcel et Jeannette, au Marché aux Puces – Escarpins Armani – Lunettes de soleil François Pinton