PAS D’HONNEUR SANS DOULEUR

Cette robe Burberry au beau col bijouté me donne, selon la posture – c’est-à-dire souvent en réalité – l’allure d’une femme enceinte. Cela tient à la taille Empire de la robe, à son coton rigide et épais et à la forme ballon de sa jupe. Sembler avoir le ventre d’une femme enceinte arrive, n’est-ce pas, et ce n’est pas bien grave – en tout cas à mes yeux – car je ne cherche pas toujours et à tout prix à avoir l’air ultra-mince.

Et de là, je bondis sur un sujet qui m’interpelle depuis un certain moment : la chirurgie esthétique et la course au jeunisme et à la minceur.

Alors, soyons clairs : en ce qui me concerne, je ne ferai jamais au grand jamais appel à la chirurgie esthétique, pour deux raisons absolument non négociables à mes yeux.

En premier lieu, je suis très curieuse et j’ai très envie de voir comment je vais évoluer, dans tous les sens du terme. J’ai pour principe personnel l’acceptation pleine de soi, qu’il s’agisse de ses petits défauts comme du cours de la vie qui passe sur son âme et son corps. Je trouve par exemple Audrey Hepburn bien plus belle âgée que jeune : elle était certes ravissante, mais n’avait pas encore ce magnétisme si particulier.

En second lieu, j’aurais une peur panique d’introduire des matières étrangères dans mon corps. Pour moi, c’est tout simplement impensable.

Mais au-delà de cette opinion très personnelle, j’ai souvent été interpellée par le caractère péjoratif de la chirurgie esthétique, car je ne suis pas certaine d’avoir encore compris en quoi c’était mal de recourir à ce type de procédure.

Je m’explique : on modifie déjà notre corps, que ce soit par la nourriture choisie ou par le sport pratiqué.

En quoi est-ce donc mal de modifier son corps pour en retirer de la graisse superflue, ou de tendre la peau ici ou là pour éviter un affaissement des chairs ? En quoi est-ce à ce point mal, qu’aucune personnalité publique ou presque n’ose avouer avoir recours à ce genre de pratiques ?

Si je reviens aux régimes alimentaire et sportif, je comprends qu’ils sont socialement acceptables car ils visent à une meilleure qualité de vie et une meilleure santé physique.

Mais il ne faut pas se leurrer non plus : l’objectif poursuivi par la majorité des personnes qui s’astreignent à un régime alimentaire ou s’adonnent à une pratique sportive poursuivent en réalité un modelage de leur apparence physique (heureusement, il y a en a aussi beaucoup qui aiment juste manger sainement et qui adorent faire du sport pour le plaisir que cela procure).

Or, ce dénigrement de la chirurgie esthétique vient également de ces personnes qui s’infligent régime draconien et sport à outrance, dans le même but inavoué de changer leur apparence. Et c’est là où je ne comprends pas le double standard.

Si je reviens encore aux régimes alimentaire et sportif, je comprends qu’ils sont socialement acceptables car ils supposent un effort, et Dieu sait que notre héritage judéo-chrétien aime la notion de gain corrélé à celle d’effort. C’est peut-être là l’explication du double standard : le modelage des apparences est acceptable pour autant qu’il suppose un effort certain. S’astreindre à un régime ou suer sang et eau en faisant du sport est acceptable car – sous couvert de recherche tellement actuelle de sanité accrue du mode de vie – cela suppose un effort. Passer sur le billard pour un acte de chirurgie esthétique, aux yeux du monde moderne, non.

C’est la seule explication que je puisse trouver à ce dénigrement perpétuel de la chirurgie esthétique.

En tout état de cause, et en ce qui me concerne, la recherche à tout crin d’un jeunisme perpétuel – qu’il passe par des régimes, du sport ou de la chirurgie, me semble tout bêtement vaine.

Vaine dans tous les sens : vaine, car vouée à l’échec. Et vaine, car illustrative d’un grand vide intérieur.

Comme toujours, c’est la raison qui nous pousse à agir qui donne du sens à ce que l’on fait et à ce que l’on est. Manger sainement parce que l’on veut simplement manger sainement, faire du sport car cela nettoie le corps et l’esprit, c’est très bien. Faire de la chirurgie esthétique parce que l’on a un réel complexe physique que l’on a pas réussi à surmonter, c’est très bien aussi.

Faire tout cela dans l’unique but d’avoir l’air jeune et désirable me semble problématique. Je ne jugerai jamais quelqu’un qui agira dans ce but, mais cela dénotera – pour moi – d’une absence de compréhension du sens de la vie.

18 Mai 2017

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