Après moult séances photo pour ce blog, j’ai compris qu’il n’existait pas vraiment de personnes photogéniques ou non-photogéniques.
La photogénie (dont je n’ai pas trouvé de définition précise, hormis un pauvre “qui rend bien en photo”) est avant tout une affaire de lumière (comme son nom l’indique, puisque mes vieux souvenirs de grec ancien me reviennent et “photo” veut dire “lumière”).
L’œil photographique capte certaines choses que l’œil humain ne voit pas. En ce qui me concerne, j’ai par exemple récemment découvert que mon sourire n’était pas symétrique. J’ai tout aussi récemment découvert que j’avais du duvet sur le visage. Je n’avais jamais prêté attention à tout cela dans la vraie vie, pour la bonne et simple raison que l’œil humain ne le voyait pas vraiment, contrairement à l’œil photographique.
La photogénie tient, à mon sens, à la manière dont la lumière accroche ou met en valeur les courbes et creux d’un visage ou d’un corps. La seule difficulté est de trouver les bons angles avec lesquels la lumière jouera, sachant que la photo, contrairement à la vie réelle, est unidimensionnelle.
Chacun aura ses bons angles, et là… hormis vous dire d’essayer pour voir le rendu de chaque angle, je ne peux pas vraiment vous en dire plus, puisque cela dépend de chacun.
En ce qui me concerne, le menton trop relevé me donne l’air (un peu trop) guerrier et n’est pas flatteur au visage en termes de proportions. L’absence de sourire peut rapidement me donner l’air d’une pétasse du 8ème arrondissement qui se prend un peu trop au sérieux (pas le 8ème arrondissement – quoique – mais la pétasse).
(Preuve à l’appui, le regard hautain de la femme du 8ème)
(Mieux)
En revanche, je peux tout de même constater qu’il y a des choses à ne pas faire.
Par exemple : ne pas parler pendant la prise de photo. Cela semble évident, mais notre premier instinct est souvent – en tant que sujet photographié – de gigoter, faire des mouvements ou parler pour dissiper le léger malaise né de la focalisation de l’attention d’autrui. Erreur. Grossière erreur. Ce qui semble harmonieux dans la vraie vie peut être un désastre une fois figé sur une photo.
En revanche, on sourit. Pas comme une andouille comme je le fais régulièrement, toutes dents dehors, visage tout plissé. Non. Un vrai sourire, bien calme, bien serein, avec les yeux bien ouverts. Un beau sourire serein et non pas rentré dans les joues ou le menton, pour dégager un cou altier.
Oh, et pas la peine de se cacher, cela n’aide personne.
On se tient droit aussi, on se redresse. D’autant plus que certains vêtements, par leur coupe, peuvent vite donner en photo l’air avachi (je pense aux manteaux à manches raglan qui ne marquent pas l’épaule) ou l’air d’un petit jambon (je pense aux emmanchures américaines par exemple, même si je n’ai rien contre le jambon).
On évite les mauvaises lumières blafardes, par haut-dessus (le métro…) et on préfère des lumières claires et diffuses. Entre nous, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la lumière franche d’un beau soleil est la plus flatteuse. Elle unifie le teint du visage, et partant, offre une belle touche de lumière à la photo. J’ai, par exemple, pour cette série photo un bouton, que vous ne voyez pas vraiment, non pas qu’il ait été effacé par un quelconque logiciel, mais parce que le soleil, dans son infinie bonté, l’a presque gommé (j’ai aussi une mine affreuse, mais dans son infinie bonté, le soleil…).
Lorsque la photo est prise en gros-plan, on évite d’être trop prêt de l’appareil-photo, tout bêtement parce qu’il y a un effet déformant et que votre visage va ressembler à celui de Pinocchio. Et qui a envie de ressembler à Pinocchio, hormis un acteur qui jouerait dans Les Aventures de Pinocchio, je vous le demande ?
De la même manière, lorsque votre photographe est grand (ce qui m’arrive régulièrement) alors que vous faites un mètre deux les bras levés (ce qui m’arrive tous les jours, donc), le photographe doit faire l’effort de faire des génuflexions pour mettre l’appareil-photo au niveau de votre buste, sinon vous paraîtrez tassé et lilliputien sur la photo. Et qui voudrait ressembler à un Lilliputien, hormis un acteur jouant dans les Voyages de Gulliver, je vous le demande ?
(Lorsque l’on pense que je fais 1,80 mètre alors que pas du tout)
On ne fume pas sur une photo, non, non, non (et c’est moi qui dis ça…). Je reprends. On ne fume pas de manière régulière sur les photos, car cela ne véhicule pas un très bon exemple pour la jeunesse. De surcroît, pour attraper le moment photogénique où vous fumez qui soit digne d’un vieux film noir américain, eh bien… il faudra avoir fumé deux ou trois cigarettes (je parle d’expérience). N’est pas Lauren Bacall qui veut, et vous ressemblerez plutôt aux sœurs de Marge Simpson, Patty et Selma, toujours la clope au bec avec une grâce et une classe… inénarrables.
Et qui veut ressembler aux sœurs Bouvier, hormis… Patty et Selma Bouvier, je vous le demande ? Oui, c’est ça : personne.
19 Mars 2016
Veste Tara Jarmon – Robe Christian Lacroix – Escarpins Dior – Sac à main Loewe avec un pompon Fendi – Lunettes de soleil Miu Miu – Gants Agnelle