Voici un excellent film pourtant passé relativement inaperçu : “Miss Sloane”, réalisé en 2016 par John Madden, avec Jessica Chastain dans le rôle-titre.
“Miss” Elizabeth Sloane est l’une des lobbyistes les plus redoutées de Washington. Pour ceux qui se demandent en quoi consiste le métier de lobbyiste, il se résume simplement : influencer des élus pour préserver des intérêts commerciaux, en orientant – ou en désorientant – le vote de lois favorisant des intérêts économiques. C’est souvent sale et c’est souvent le contraire de la démocratie.
Le film débute par l’audition devant le Congrès américain d’Elizabeth Sloane, qui doit répondre d’accusations de violation déontologique. L’histoire nous est contée en flashback.
Trois mois auparavant, un projet de loi est à l’étude au Sénat américain, afin de limiter l’accès aux armes à feu, en étendant les vérifications des antécédents psychiatriques des potentiels acquéreurs d’armes à feu.
Elizabeth Sloane est approchée par un nouveau client qui représente la NRA – le surpuissant lobby américain des armes à feu – afin que ce projet de loi soit enterré.
Elisabeth Sloane refuse la mission qui heurte ses convictions, et démissionne dans la foulée afin d’intégrer une minuscule boutique de lobbying qui veut faire passer ladite loi limitant l’accès aux armes à feu.
La question est de savoir si elle arrivera à convaincre assez de sénateurs afin de contrer la NRA et le libre accès aux armes à feu. Il lui faut en convaincre 16. Une partie d’échecs s’amorce, les retournements de situation sont légion et le coup final totalement inattendu, à tel point que même le spectateur en sort délicieusement berné.
Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue, qui illustre hélas de manière exacte les arcanes du système législatif américain – et probablement du système européen – où les élus portent leurs votes là où leurs intérêts les mènent.
Jessica Chastain, qui est presque de chaque plan, porte une Elizabeth Sloane absolument glaciale, furieusement antipathique et redoutablement efficace. Son visage est dur, indéchiffrable, et ses tenues – souvent en noir et blanc – sont à l’avenant.
Le film est intelligent, malin, et Jessica Chastain y incarne la femme fatale parfaite qui – cette fois-ci – ne fera pas tomber un homme mais un système entier.
La fin justifie les moyens, tel est son credo. Je vous laisse découvrir la fin poursuivie par cette femme fatale réfrigérée, c’est absolument inattendu.
17 Avril 2020
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