Lorsque l’on ne s’appelle ni Vogue, ni Vanity Fair, que l’on est plus simplement spécialisée en droit bancaire et financier (oui, un peu aride, je vous l’accorde) et qu’on se veut le chantre de l’élégance parisienne, comment organise-t’on une séance-photo ?
Eh bien c’est simple, on n’organise pas. Mais alors pas du tout. On fait tout à la dernière minute.
Les forces en présence : ma petite personne, le photographe et mon dressing, qui a une vie propre.
Récapitulons :
Ma petite personne a souvent le cheveu en l’air, l’oeil poché et la cerne bien marquée au réveil (merci les courtes nuits). Ce qui n’arrange personne, et ce qui peut expliquer que, dès l’aube, j’applique un soin délassant, défatiguant, décongestionnant – que sais-je – pour les yeux.
Grâce au café au soin décongestionnant, je retrouve vie et à présent, et je m’attèle au coloriage maquillage et à l’harnachement à l’habillement. Qu’il s’agisse de la tenue ou du maquillage, évidemment, rien n’est préparé à l’avance, puisque je fais tout cela dans l’urgence selon l’humeur du jour.
Pour cela, il suffit de plonger (car tel est bien le mot, le risque étant la noyade) dans le dressing, qui est – je l’avoue – presque sans fond car je garde presque tout depuis… presque toujours.
Tout ça prend bien deux heures, parce qu’entre les enfants, les emails, les appels professionnels et ma revue de presse du matin, le processus est souvent interrompu.
Comme je fais tout dans l’urgence selon l’humeur du jour, il peut arriver que le maquillage soit absolument raté et ressemble effectivement à du coloriage.
Si bien que l’on peut se retrouver avec des photos où j’ai, au mieux un teint blafard, au pire un oeil de cocker battu.
Comme je fais tout dans l’urgence selon l’humeur du jour, parfois, c’est la tenue ou la pose qui cloche. Et l’on se retrouve avec un résultat affreux.
Comme je fais tout dans l’urgence selon l’humeur du jour et que je ne prends jamais la peine de consulter la météo, eh bien… l’endroit du shooting est au petit bonheur la chance.
Si bien que l’on peut se retrouver à faire des photos sous une pluie battante (tellement plus drôle) et que je suis trempée de la tête aux pieds.
Comme je fais tout dans l’urgence selon l’humeur du moment (ça se resserre), que les emails s’empilent et que les clients appellent, la séance-photo peut vite tourner court car je dois juste passer à autre chose.
Si bien que l’on se retrouve avec des photos où je tire la langue, je fais volontairement des grimaces et je commence à prendre le photographe en photo (ce qui ne l’aide pas vraiment, vous comprenez bien).
Et dans ces cas-là, le photographe dit : “ça y est, on l’a perdue”.
Tu m’étonnes.
3 Mai 2018