SUIS-JE FÉMINISTE ? VOLUME 3

Je suis quelque peu interpellée par certaines personnalités publiques féminines, qui ne doivent leur notoriété qu’au fait de publier des photos d’elles en bikini uniquement, qui ne font rien d’autre – et qui se déclarent féministes, cela faisant.

L’argument sous-jacent étant : je dispose de mon corps comme je l’entends, par conséquent je suis maître de la décision de me montrer dénudée sur Internet tant que je le souhaite, et en glorifiant le corps féminin, je fais donc acte de féminisme.

Certes.

J’entends l’argument selon lequel la femme peut disposer de son corps et être maître des décisions le concernant. J’entends évidemment l’argument selon lequel le corps, qu’il soit féminin ou masculin, n’est certes pas un truc honteux que l’on doit cacher.

Le reste, c’est – à mon sens – du marketing tout pourri.

Là où l’argument est un peu bref à mon sens, c’est lorsque la personnalité publique ne fait que cela. On a ainsi la chance de connaître chaque centimètre anatomique de certaines femmes, grâce aux réseaux sociaux.

C’est, comme toujours, la question de la réduction d’une personne à une dimension uniquement. Ainsi, certaines personnalités publiques se résument à un, voire deux mots-clés. Mais pas plus.

Ainsi, avec deux exemples criants, aura-t-on les occurrences suivantes :

Kim Kardashian : sextape, téléréalité.

Emily Ratajkowski : seins, fesses.

Et c’est tout.

Et c’est triste.

Non pas pour elles, parce qu’on s’en bat bien les mollets avec des peaux de banane (vous devriez essayer) mais pour les autres, notamment les jeunes sur lesquelles elles ont un impact. Tout cela est largement relayé par les réseaux sociaux et les médias (parce que cela crée du buzz, parce que c’est du clickbait assuré) et c’est encore plus triste, parce que vient la question de savoir dans quel monde on vit (eh bien, je ne sais pas moi, et c’est bien pour ça que je tiens ce blog, tiens).

Dire qu’en se dénudant en permanence sur les réseaux, on fait acte de féminisme, est d’une bêtise crasse.

Car cela faisant, on ne fait que répondre à un désir voyeuriste majoritairement masculin, selon les canons institués par notre contexte socio-culturel actuel.

Car cela faisant, on ne fait que perpétuer l’image soit-disant parfaite d’un corps féminin occidental de l’ère moderne.

Car cela faisant, on ne fait que présenter le corps féminin sous l’angle de la désirabilité, et que la femme se trouve ravalée à la seule dimension d’objet sexuel.

Car cela faisant, on ne fait qu’un peu plus renforcer les petites boites dans lesquelles chacune est priée de bien vouloir rentrer.

Il n’y a en réalité aucun libre-arbitre dans tout cela, ce qui est bien dommage puisque le libre-arbitre est un-peu-beaucoup le fondement du féminisme.

Personnellement, il y a des jours où je veux être transparente, parce que mon esprit ou mon corps sont absorbés par autre chose, et je m’écoute dans ces cas-là (j’enfile mon jean tout mou, tout large, mon pull-serpillière et mes ballerines toutes pourrites). Il y a encore d’autres jours où je n’ai absolument pas envie d’être dans la séduction (et j’enfile un autre jean dans lequel je suis bien et d’autres ballerines moins pourrites – j’ai tous les stades de décrépitude possibles dans mes jeans et mes ballerines). Et il y a des jours où je souhaite simplement être incendiaire (et ça peut aussi être en jean, figure-vous. Ca peut être en robe également).

Ces prises de postures différentes, qui valent pour tout et pas seulement pour le dressing, me prémunissent, j’espère, de présenter toujours la même chose à mes interlocuteurs, quels qu’ils soient. Le contraire serait excessivement lassant pour eux (et pour moi, car je me fatigue moi-même déjà assez comme ça).

Mais dans tous les cas, ne souhaité-je devenir une caricature de moi-même et être résumée à un ou deux mots-clés. Pouarf, quelle horreur 🙂

11 Mai 2017

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