Tragique et incandescent, voici les adjectifs que m’inspire ce film qui m’a tellement marquée adolescente : “L’Été Meurtrier”.
Réalisé en 1983 par Jean Becker, ce film, qui est tiré du roman homonyme de Sébastien Japrisot, a reçu quatre Césars, dont ceux du meilleur scénario et de la meilleure actrice.
Et pour cause : l’histoire tragique qui se déroule – implacablement – laisse le spectateur sans voix et Isabelle Adjani – qui tient le rôle principal – incarne à la perfection cette femme-enfant perdue.
Reprenons.
Nous sommes en 1976. Éliane, dite “Elle”, une jeune femme fort fort provocante, s’installe dans un petit village de Provence avec une mère un peu dépassée et un père adoptif qui ne s’occupe plus d’elle.
Éliane rencontre Florimond, le garagiste du coin et s’installe chez lui. Après une romance aussi brève que brûlante, Éliane et Florimond se marient. On pourrait croire que la situation est idyllique, mais elle ne l’est évidemment pas : le comportement d’Éliane est totalement erratique et pour cause : elle sait être le fruit d’un viol et recherche de manière obsessionnelle son père biologique.
Cette quête, secrète et névrotique, ne créera que chaos.
Éliane est tout simplement incandescente de folie et de sexualité. Jolie poupée désarticulée, elle erre dans ce monde en transportant un corps qu’elle sait glorieux et un mauvais caractère qu’elle sait protecteur. Éliane a enfermé sa névrose dans de multiples armures – quand bien même sa meilleure armure est la nudité – qu’elle pense maîtriser. Il n’en est hélas rien. Elle s’est ensevelie dans sa folie.
Sa recherche frénétique ne lui apportera finalement aucun bien-être. Bien au contraire, puisque cette quête l’emportera et emportera ses proches dans une obscurité somme toute infernale.
Cela laisse fort à songer sur la part du silence, le manque de dialogue, le karma familial qui peuvent peser sur une éducation.
(NDLR: je n’ai rien, mais rien de rien de l’impudeur d’une Éliane provocante à souhait, on se contentera donc ici d’une blouse à col Bardot et d’un short).
Le 29 Juillet 2022
Blouse Peter Pilotto – Short Versace – Lunettes de soleil Essedue – Escarpins compensés Prada