Pour ce billet, j’avais très envie d’évoquer à ma manière ce film que j’aime tant, « Breakfast at Tiffany’s ».
Comme je ne raffole absolument pas de Tiffany & Co mais que mon amour pour Bulgari est en revanche bien connu, la série-photos s’est transformée en Lunch at Bulgari’s, le tout en robe gris perle, à treize heures, avec un café et un croissant à la main.
(Imaginez deux secondes la scène : traverser un samedi à treize heures les Champs-Elysées au milieu d’une foule quelque peu interrogative devant votre robe longue agrémentée d’un croissant parce que vous n’avez pas vraiment le temps d’avaler autre chose. Franc succès).
BREF. Revenons à « Breakfast at Tiffany’s ». Le film, le livre aussi.
Je me suis abstenue jusqu’à présent de vous infliger des billets relatifs à deux domaines qui m’intéressent finalement bien plus que les vêtements : la lecture et le cinéma. Pour la bonne et simple raison que je ne me rue jamais en librairie ou au cinéma pour lire ou voir les dernières sorties, puisque je n’en ai jamais le temps. J’ai toujours deux ou trois trains de retard sur la littérature contemporaine et ne vois les films que lorsqu’ils sortent en VOD.
Ces activités sont absolument et complètement nocturnes, généralement entre 23 heures et 2 heures du matin, lorsque je cesse d’entendre en boucle et en stéréo et en simultané l’injonction “Maman ?”.
Lorsque qu’Internet est arrivé, j’ai compris avec délice que je pouvais avoir accès (certes au pire mais aussi et surtout…) à un savoir encyclopédique et sans limite.
(Je sens que je dérive, je ne parle absolument pas de « Breakfast at Tiffany’s »)
Ma journée commence en général avec une revue de presse, qui se veut exhaustive et de tout type : Les Echos, Le Monde, L’Obs, Le Figaro, Slate, le New York Times, Twog et le Daily Mail. Il y a dans ce curieux attelage le meilleur et le pire, mais c’est ce qui me permet de balayer l’ensemble des domaines, qu’il s’agisse d’économie ou de pop culture.
Je n’ai d’ailleurs jamais compris en quoi la pop culture n’était pas une culture digne de ce nom, car il me semble qu’elle est parfaitement illustrative des grands mouvements sociaux-culturels contemporains.
(Rien à voir avec « Breakfast at Tiffany’s », mais ce n’est pas grave. Enfin, quoique)
Pour être honnête, hormis les mathématiques, à peu près tous les domaines m’intéressent, et on peut facilement me perdre dans la lecture d’articles relatifs à la neuro-plasticité, à la vie de Jésus, à la véracité de l’alunissement de 1969, au divorce des Brangelina ou à l’intelligence artificielle.
En termes de littérature, je vais être franche, j’ai du mal avec le roman contemporain. J’aime infiniment les essais et les biographies mais les romanciers actuels trouvant grâce à mes yeux sont bien rares. Pennac et son univers ubuesquement malaussénien me font souvent rire, alors que Modiano m’émeut infiniment dans son évocation d’un Paris rêvé. Pour le reste, je me réchauffe auprès des vieux auteurs, une fois ou plusieurs fois, car j’aime relire certains de mes livres, que je traite avec un immense respect (et là, j’entends mon fils de 7 ans gronder sa petite soeur de 4 ans qui malmène parfois ses livres “Mais fais attention, Maman a dit que des gens sont morts pour des livres !”).
En matière de cinéma, j’aime les films à tiroirs et à multiples lectures. De ce fait, je suis évidemment particulièrement sensible à des réalisateurs comme Fincher, Nolan, Villeneuve ou Ford, l’enfant chéri de la mode.
BREF.
J’ai une tendresse toute particulière pour ce film (celui dont je veux vous parler, et qui s’appelle donc « Breakfast at Tiffany’s ») qui tient à mille raisons (enfin, surtout deux).
Parce qu’Audrey Hepburn, évidemment, donc l’abattage comique n’a d’égal que sa grâce, dans ce film (et ailleurs, aussi).
Parce que Truman Capote, tout aussi évidemment. Le destin à la fois brillant et tragique de cet enfant abusé, au regard clairvoyant face à la comédie humaine, donnant son dernier chant du cygne avec un roman de non-fiction – comme il l’aimait à l’appeler – “De sang-froid”, m’émeut infiniment.
Tout cela est réuni dans “Breakfast at Tiffany’s”, même si la fin de la nouvelle est bien différente de celle du film (ce qui n’empêche pas d’aimer les deux, cela étant). Oui, tout cela y est réuni : le ton doux-amer, l’ironie, ou encore la dureté de la vie infligée à deux jeunes personnes qui s’étourdissent dans l’anonymat de la grande ville pour oublier l’enfance empreinte de malheur et le présent qui les fait s’avilir dans le commerce de leurs charmes.
A l’image de la vie, où la grâce côtoie le tragique.
Il est toujours amusant d’écouter certaines femmes parler de ce film, le réduisant à la ligne impeccable d’Audrey Hepburn-Holly Golithly, à son dressing irréprochable et à sa chance de rencontrer un beau jeune homme fou d’amour pour elle. Elles oublient souvent que Holly Golightly travaille pour un mafieux, qu’elle vit de ses charmes, que son amoureux fait pareil, et que le film n’est pas tant une bluette sentimentale que la dure réalisation de deux jeunes personnes, tant sur le plan matériel qu’émotionnel.
Et puis aussi, parce que la fameuse robe noire signée Givenchy, dans la scène d’ouverture du film.
Parce que Blake Edwards, qui a réalisé le film.
Parce que Henri Mancini, qui a composé la musique, notamment la fameuse chanson “Moon River”, qui a failli ne pas être intégrée au montage du film.
Parce que New-York, finalement. Et parce que New-York est toujours une bonne idée, tout comme Paris 😉
22 Juin 2017
Robe longue et manchette vintage – Sac Bulgari – Lunettes de soleil Chanel – Chaussures JCrew – Boucles d’oreille O’Fée