DIMORPHISME

Amusant de constater que la nature humaine agit parfois à l’inverse du règne animal, lorsque l’on en vient aux relations entre sexes opposés.

La loi du monde animal veut – pour la majorité des espèces – que ce soit le mâle qui soit le plus attrayant, paré du plus beau plumage ou du plus beau pelage.

Le plumage de la paonne n’est en effet en rien comparable à la magnificence de la traine du mâle paon, qui, selon l’expression consacrée “fait la roue”. La lionne n’est aucunement pourvue de la somptueuse crinière de son mâle. De la même manière, la biche n’est aucunement pourvue des spectaculaires bois du cerf.

Ainsi en va-t-il encore de la poule et du coq ou de la faisane et du faisan, car ainsi va la règle du dimorphisme sexuel secondaire (puisque tel est le nom consacré), qui s’applique à de nombreuses espèces animales.

Le dimorphisme animal sexuel secondaire s’illustre notamment par l’attribution au mâle d’armes (les bois du cerf par exemple), d’ornements (les plumes du paon par exemple) ou par le développement de stratégies incluant danses et chants.

Cette différenciation entre mâles et femelles permet de détourner l’attention de potentiels prédateurs vers la population la plus chatoyante et préserver ainsi la population plus terne – les femelles et les petits.

Mais ces attributs permettent en premier lieu de sortir victorieux – grâce aux armes – d’une compétition entre mâles pour ne serait-ce qu’avoir accès à la femelle, en second lieu de séduire – grâce aux ornements – la femelle et de s’en faire choisir.

Qu’il est donc curieux de constater que la nature humaine moderne a inversé le mode de séduction entre sexes opposés.

Autant la femelle animale règne, souveraine, sur une population mâle qui se battra pour obtenir ses faveurs sexuelles, autant la femme est subrepticement devenue celle qui fait la roue.

Et en vue de faire valoir ses droits, elle dispose d’un arsenal complet et presque sans fin d’armes et d’ornements (parfois douteux – maquillage, vêtements, accessoires, bijoux) censés mettre en valeur sa désirabilité.

Désirabilité sexuelle uniquement ou désirabilité reproductive ? Je l’ignore. Mais le paradoxe reste, car les femmes étant moins nombreuses sur terre que les hommes, il serait logique de penser que la parade amoureuse revienne à ces derniers, si l’on se place sur le terrain de la survie de l’espèce. Il faut croire que notre jungle urbaine édicte ses propres règles.

Bref.

Pour la peine, je bois du champagne et je chasse les clients, tout bêtement parce que je suis avocat.

(Sauf que la chasse revient au mâle dans le monde animal. How confusing).

25 Avril 2016

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